Lessons I have learned from losing my job
Written by Caroline, Posted in Perso
J’ai été très silencieuse cet été car il s’est passé pas mal de choses et pour autant rien qui me semblait mériter un post. Du moins c’est comme ça que je voyais les choses jusqu’à il y a peu de temps.
Je vis ma vie un jour après l’autre et je ne me rends pas compte que certaines choses pourraient vous plaire. Et puis il faut être honnête, j’ai été paresseuse (principalement d’avoir à écrire dans 2 langues).
Mais la grande nouvelle du moment c’est que j’ai perdu mon boulot. J’aurais plein de choses à dire sur la forme, le contexte (Dieu merci j’ai des amis et une famille patients qui m’a écouté) mais tout ça ne servirait à rien. Ni pour vous, ni pour moi.
En revanche les leçons que je tire de cette expérience pourraient vous intéresser.
Tout d’abord il faut comprendre le marché du travail aux Etats-Unis, ou au moins à quel point il est commun de perdre son boulot. Dans ce pays un employeur (et un employé) peut mettre fin au contrat de travail avec ou sans préavis (2 semaines maximum) et avec ou sans raison (donc sans aucun recours).
Dans mon malheur, on m’a donné 3 mois de préavis. Mais cela n’empêche que tout votre monde change et que cela donne une toute nouvelle perspective sur le travail.
1. Vous apprenez de vos erreurs
Après le choc de l’annonce je ne pouvais penser qu’à mes 3 mois de préavis comme d’une bombe à retardement. Tic tac tic tac… Ca me rendait folle. Et puis j’ai pris conscience que 3 mois c’était quand même long. Ca me laissait le temps de réaliser tout ce que j’avais accompli et surtout de noter, avec le recul, toutes ces erreurs que je ne referais plus dans la suite de ma carrière.
Plusieurs choses me sont donc revenues à l’esprit:
-J’ai toujours manqué de confiance en moi. Et j’ai pris conscience que le débat sur l’égalité homme-femme était en fait au coeur de mes problèmes. Après juste un paragraphe du livre de Sheryl Sandberg “Lean In” j’étais convaincue : il me fallait travailler sur tous les obstacles que je me crée toute seule et qui m’empêchaient d’avancer.
-J’ai cru naïvement que ma direction m’appréciait pour qui j’étais. Je pensais qu’après 4 ans et demi de bons et loyaux services j’étais plus qu’une simple employée. En particulier quand il s’agit d’une société où le turnover est important et constant. Et puis franchement on n’a cessé de me dire à quel point j’étais un atout pour cette société depuis des années. Mais la vérité c’est que j’étais bien un atout tout ce temps. Un atout dont on s’est servi dans l’intérêt de la boite. Et c’est bien normal. En fait ce que j’avais oublié c’est que cette relation employeur-employé est totalement intéressée et repose sur un fragile équilibre entre leurs intérêts et les miens. Pour que cette relation marche j’aurais du savoir ce que moi je voulais y gagner, ce qui n’était pas mon cas. Et on revient donc au problème de confiance en soi.
2. Il faut toujours avoir en tête que l’on peut perdre son job du jour au lendemain
Quand on vous apprend au tout début de l’été que vous perdez votre boulot, tous vos projets sont mis en pause. Et la première chose à laquelle j’ai pensé c’est l’état de nos finances, calculer combien de temps pouvions nous vivre sans mon salaire, et quelles dépenses fallait-il suspendre ou réduire.
La réalité est en fait plus compliquée que cela. Perdre son job signifie que vous (et votre famille) risquez de perdre l’assurance santé (c’est notre cas). Ce qui implique que toute urgence médicale nous coûtera le prix fort, et ici c’est scandaleusement cher.
J’ai donc compris que je devais économiser beaucoup plus d’argent chaque mois à partir de maintenant. En gros il faut:
-un compte épargne pour les coups durs, histoire de pouvoir vivre plusieurs mois sans salaire (idéalement 6 mois) comme ça si on perd son job et qu’on a une urgence médicale au même moment on peut continuer à payer le loyer, la nourriture ET les frais médicaux.
-un plan retraite (appelé 401K ici) puisque comme en France je vais devoir subventionner ma propre retraite.
-un compte épargne “plaisir” pour pouvoir se payer des petites vacances sympas, quelques sorties et des week-ends de temps en temps (je n’ai que 10 jours de congés payés dans ce pays rappelons-le).
-un compte épargne immo, pour le jour où on voudra acheter notre chez nous et avoir un apport.
-et puis pour les gens comme nous qui, un jour, veulent avoir des enfants il faut un compte épargne “enfants”. Avoir des enfants dans ce pays est très cher, particulièrement dans les grandes villes comme New York.
Du coup, maintenant je regarderai mon bulletin de salaire différemment. Oui les salaires sont plus élevés, mais les risques encourus sont aussi plus grands.
3.Ce n’est pas nécessairement parce que vous avez échoué
Ma réaction immédiate à la nouvelle a été d’avoir honte et de me cacher (ai-je mentionné un problème MAJEUR de confiance en moi ??). Mais je suis aussi une battante, et j’ai la chance d’avoir un mari, des parents et des amis fabuleux. Et j’ai donc examiné la situation objectivement et non je n’ai pas échoué. En fait je suis arrivée à la conclusion que ce boulot, auquel je me suis voué corps et âme, m’avait, en réalité, rendue malheureuse tout du long. J’ai été un bon soldat. J’ai géré des équipes et des clients de façon exemplaire et profitable pour ma boite. J’ai été un bon manager. Et puis surtout j’étais sous-payée. Oui j’étais un super atout !
Mais quand j’ai déménagé à New York je n’étais plus aussi rentable. J’ai appris à faire confiance à mes instincts, et j’ai commencé à exprimer mon opinion (cela faisait de moi un soldat contestataire). On m’a affecté à un client dont le projet était très mature, voire sur le déclin, avec un périmètre très limité (et du coup je ne créais plus de valeur et donc plus autant de profit). Je n’ai pas eu d’équipe ici (donc je n’étais plus un manager non plus). Et puis surtout j’avais négocié un bon salaire pour mon transfert aux Etats-Unis (donc je suis devenu un soldat cher). Tout s’explique ! Les maths, la logique business les ont conduit à cette décision.
Encore une fois, il s’agit de faire tourner un business. Je n’étais plus aussi profitable. Mais je n’ai pas échoué. Et ça fait une grande difference !
4. La vie continue
Si je suis complètement honnête, être licenciée était une excellente nouvelle. Je voulais partir depuis longtemps. Et ils ont rendu ce départ “facile”. Donc dès que j’ai pu arranger mes finances et que j’ai vu que l’on pouvait tenir quelques mois sans salaire, j’ai décidé de vivre. J’avais besoin de m’éclater. Parce qu’aller en entretien en étant pas débordant d’optimisme et sans sourire aux lèvres ne m’aurait pas aider. Parce que d’un coup, le fardeau que je portais depuis 4 ans avait disparu. Parce que c’était l’été et qu’il faisait beau et chaud. Et parce que de temps en temps j’avais besoin de penser à autre chose que ma recherche d’emploi. Donc j’avais tout intérêt à profiter de mes journées autant que possible !
J’ai donc décidé de reprendre ma passion de toujours. J’ai recommencé les cours de dressage (une discipline d’équitation) dans une écurie fantastique qui est aussi un abri pour animaux abandonnés et parfois maltraités. Cela m’a semblé être la meilleure décision que j’ai prise depuis des mois. Et je savoure chaque minute passée à l’écurie.
5. C’est le bon moment de décider de ce qu’on veut vraiment faire
Bien évidemment j’ai passé beaucoup de temps à mettre mon CV à jour et lister mes réalisations, quelles décisions m’ont conduites à être où j’en suis aujourd’hui. Et puisque je n’étais clairement pas heureuse dans ma vie professionnelle, que voulais-je vraiment faire maintenant ? C’est assez effrayant. Mais ça permet aussi d’être magnifiquement attirée par ne pas faire de compromis et de n’accepter que ce qui me plait.
Et puis…
6. Il n’y a rien à perdre
Pour ce qui est de ma vie professionnelle, j’ai déjà perdu mon job. Que pouvait-il m’arriver de pire ? C’était le meilleur moment de prendre des risques et de voir ce qui se passait. Contacter des gens que j’admire, ceux qui ont des contacts qui pouvaient m’aider, contacter des inconnus. Du moment où j’ai decidé que j’allais me battre et que j’allais aller chercher toute l’aide dont j’avais besoin, tout est arrivé d’un coup. Des gens que je connaissais à peine, des vieux amis, des nouveaux amis, des collègues, des gens qui n’avaient aucune idée de ce que je faisais dans la vie… Tout le monde m’a aidé spontanément.
Après plus de 3 mois de recherche ultra active je sais ce que je veux et je sais que ce sera difficile de l’obtenir. Au moment où je publie ce post j’ai peut-être décroché le job de mes rêves. Mais il va falloir du temps et du travail pour faire mes preuves alors je n’en parlerai pas plus et je n’ouvrirai le champagne que dans quelques mois si tout se passe bien.
Finalement, et avec le recul, je pense que perdre mon job est une des meilleures choses qui me soit arrivé (professionnellement) depuis des années. L’important c’est de rester positif et de faire confiance à ses tripes.
Souhaitez moi bonne chance, de la patience et de la confiance en moi !
***
I have been very silent lately because a lot happened and yet nothing worth talking about. At least that’s how I felt until recently.
I go on with my daily life and I don’t think anything deserves a post. And also I’ve been lazy (mainly having to translate my posts is what turn me off sometimes).
But I guess the big news right now is that I lost my job. I would have a lot to say about the context and the way it was done (thank god for my patient friends and family) but that would not be helpful for any of you, or for me.
What would be good though, would be to share the learnings from that experience.
You need to realize what it’s like to work in the U.S. or at least how easy and common it is to lose a job. In this country an employer (and an employee) can end a contract with or without notice and with or without reasons.
Fortunately I was given a 3-month notice. But still, your world changes and you have a new perspective on work all of sudden.
1. You learn from your mistakes
After the shock of the news I could only think of my 3-month notice as a timer ticking in my ears non-stop. It was driving me crazy. Until I realized that I finally had time. Time to look at what I have accomplished and above all, what I have learnt from my past mistakes to not repeat them in my next job.
A few things came up pretty quickly:
-I have been lacking self-confidence. And with that, came the time to realize that the gender equality debate was at the center of my problems. After a paragraph of Sheryl Sandberg’s book « Lean In » I was convinced that I needed to work on all of the obstacles I have been setting up against my own development.
-I naively believed that my management cared about me as a person. I thought that after more than 4 years of reliable, loyal and profitable work I was more than a simple employee. Especially in a company with a huge and constant turnover. And frankly because I was told so throughout the years. But the truth is I was an asset all along. An asset that has been used for the good of the company. And that’s fine. What I somehow forgot was to ensure that the relationship was mutually beneficial. And for that to be true, you must have a clear idea of what you really want. And that’s when self-confidence becomes key!
2. You always need to plan with the possibility of losing your job
When you are told in the beginning of the summer that you are losing your job, all your projects are put on hold. But the very first thing I did was to check my bank accounts and calculate what cost could I cut and how long could I leave without a paycheck.
The reality is more complicated than that. Losing a job means that you (and your family) may no longer be covered by health insurance (in cases like mine for example). Which means that any medical emergency will cost us full price and as I’m sure you know, it is very expensive here.
So I came to realize that I needed to save a lot more money every month from now on.
Basically you need to:
-have an emergency account in order to be able to live a few months without a salary (ideally 6 months) so that if you lose your job and get sick at the same time you can pay your rent and food AND the medical bills
-a retirement plan (a 401k) because like in France I will have to finance my own retirement.
-a « pleasure » savings account in order to be able to afford a nice vacation at least once a year and a few fancy events or weekends
-a real estate savings, because one day you may want to buy your own place and you will need a down payment
-And then people like us, who wants a family, also need a « kids » account. Having a kid is expensive all the way, especially in big cities like New York.
So from now on I will look at my paycheck very differently. Yes the salaries are much higher here but the risks you face are also greater.
3. It’s not necessarily because you failed
My natural immediate reaction to the news was to be ashamed and willing to hide. (Have I mentioned a MAJOR issue with self-confidence???) But I am a fighter at heart and I also happen to have an amazing husband, family and great friends. So I objectively started to assess if I had failed. Surprisingly I came to the conclusion that this job I devoted myself to, in fact, had made me miserable every step of the way. I had been a good soldier. I had led teams and accounts that were very profitable. I had been a great manager. And above all, I was underpaid. Which made me an great asset!
Since I moved to New York I wasn’t as useful as I used to be. I have learned to trust my instincts and I had started to question the choices we were making (therefore I became a protesting soldier), I was asked to work on an account that was very mature and on the decline with a limited perimeter (and therefore I was no longer creating value = profit margin). I was given no teams (no longer a manager). And I had very well negotiated my transfer to the US so I was now making a lot of money (so definitely an expensive non profitable soldier). That was it! The math explained their decision.
Again, it is all about running a business. And I was no longer useful. But I haven’t failed. And that makes a big difference!
4. Life goes on
If I’m 100% honest being let go was the hell of a good news. I wanted to leave for quite some time. And they made that « easy » for me. So as soon as I sorted out the finance and knew that we could live with no pay for a couple of months I decided to live. I needed to enjoy myself. Because going to an interview with a smile will make a huge difference. Because all of a sudden I felt like the burden I was carrying for 4 years was finally removed. Because it was summer and nice out. And because I needed to stop thinking about the job search from time to time. So I might as well enjoy my days as much as I could!
I decided to go back to my childhood passion. I started to take lessons of dressage (horseback riding discipline) in a great barn where the owner also rescue animals. It felt like the best decision I had taken in months. And I enjoy every minute at the barn.
5. It’s a good time to think about what you really want to do next
Obviously I spent a lot of time reviewing my resume, looking back at what I have accomplished, what decisions led me to where I am today. And since I was clearly not happy with my professional life, what did I really want to do next? It’s actually scary. But you are also magnetically attracted by not settling for less than what you really want.
And also…
6. You have nothing to lose
When it comes to your professional life, you have already lost your job. How worse can it be? It is therefore the best time to take risks and see what happen. Reach out to people you admire, to people who have the connections you need, to random people. For me, as soon as I decided I would fight for myself and use any possible help I could get, it all came in flooding. People I barely knew, old friends, new friends, people I worked for, people who had no clue what my job was about… They all came to help spontaneously.
After 3 months of intensive search, I know what I want and I know that it is going to be difficult to get it. As I am publishing this post I luckily have found what could potentially be my dream job. It is going to be a tough one and I will need time and hard work, so a couple of months, before I open the Champagne and celebrate.
Anyway I think that losing my job was the best thing that happened to me (professionally) in years. The importance is to stay positive and to follow your guts.
Wish me luck, patience, and self-confidence!