Little Crazy Me

The adventures of a French girl in the US

failure Archive

mercredi

27

avril 2016

9

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Losing

Written by , Posted in Perso

  
On va à l’école. On grandit. Et avant même d’être prêt il faut décider de ce que l’on veut faire comme métier pour le reste de ta vie. Je n’exagère pas. En France, à l’âge de 15 ans, il faut faire un choix pour le lycée (scientifique, littéraire, lycée professionnel…) et ce choix va ouvrir (et fermer, parfois définitivement) les portes pour les études supérieures. Et une fois lancé dans une voie, il n’y a pas (ou peu) de moyens de changer. 
S’ajoute à cela la culture de la perfection. Cette perfection inatteignable ! Les notes à l’école sont sur 20. Mais il est virtuellement impossible d’avoir 20/20 sur l’intégralité de ton parcours scolaire. Autant dire que quand tu décroches un 19/20 tu as de quoi être fier. Oui tu as été bon, très bon même. Mais reste que ton travail n’est jamais parfait. Mais rétrospectivement je me souviens qu’avoir un 12/20 c’était vraiment pas bien non plus. La fenêtre du succès restait donc très restreinte…

Parlons alors de la culture de l’échec en France. L’échec est quelque chose dont il faut avoir honte. Ça craint d’avoir échoué. Ça fait de toi quelqu’un de mauvais. 

J’ai grandi dans ce monde là. Et je trouvais ça normal je crois. Et pourtant je ne suis pas de ceux qui trouvent stimulant de se prendre des coups de pieds au c**. J’ai réalisé en devenant adulte à quel point cette culture avait été une torture pour moi. Il n’y avait rien que je puisse faire qui serait suffisant. Et quand il me fallait jauger si je devais faire ceci ou cela, si je devais prendre un risque ou pas, tout ce que je voyais c’était toutes les raisons qui me feraient échouer. Je me sentais paralysée.

Ajoutons à tout cela que les femmes ont tendance à avoir moins confiance en elles, qu’elles doutent tellement d’elles même, et qu’elles laissent aisément les autres les interrompre et les rappeler à « la raison ». Et ça donne un cocktail détonnant qui laisse beaucoup de place au sentiment d’être une bonne perdante !
Aux Etas-Unis les choses sont très différentes. Du moins à New York elles le sont. D’abord il n’y a pas de sens à être conforme. Les gens font ce qu’ils veulent et en ont généralement rien à faire de ce que les autres peuvent en penser.

Et puis les américains ont grandi en ayant foi au rêve américain. ‘Terre des libres et toit des courageux’ (mauvaise traduction de leur hymne national par moi ;) ) Ils savent qu’en travaillant dur pour quelque chose qu’ils veulent profondément ils y arriveront (même s’ils échouent). Parce qu’échouer c’est normal ! Échouer fait partie du processus d’apprentissage. Cela permet d’apprendre de ses erreurs et à faire mieux à l’avenir. 

Quand ils font quoique ce soit, les américains le font à fond, têtes hautes, confiants, prêts à se battre pour ce qu’ils veulent et ce en quoi ils croient.

***

You go to school. You grow up. And before you’re even ready you need to decide what you will do for the rest of your life. I’m not exaggerating much. In France, at 15 you need to decide on your high school path (science, litterature, technology…etc) and this choice is opening (and closing for ever) some doors for college.

And once you’re in, you’re all in. There is no way back (or so few ways that it’s not even realistic to think about them).

And then, there is this culture of perfection. The unattainable perfection. The grades at school are on 20 points. It’s close to impossible to get a 20/20 in your entire school path. This way you can be proud of yourself with a 19/20 but you never get to touch perfection. But also anything under 12/20 is really bad. 

And now is time to introduce the French way of approaching failure! Failure is to be ashamed of. And that’s it! It makes you a bad student, a bad person. You failed miserably and you should feel bad about it.

That’s the culture I grew up in. And some people might find this stimulating. It pushes you to do better every time. But for me it has been a torture. There was nothing I could do that would ever be good enough. And so, when assessing whether I should do this or that, whether I should try something risky or not, all I could see were all the reasons why I could (and probably would) fail. I felt paralyzed.

I thought that because I was so sensitive, I was maybe depressed. But at the same time there has been a fire in me always pushing me to consider doing more. So in the end, the French way made me feel like stuck with a locked-in syndrome.

Add the fact that women tend to have less self-confidence, they doubt themselves so much, they will easily let others interrupt them, or even question them. And it gives you a very high chance of feeling like a loser very often!

In the US things are different, at least in New York they are. First, there is not really a sense of conformity. People do what they want and generally don’t care about what people think or say.

Also, the Americans were raised believing in the American dream. ‘The land of the free and the home of the brave’, as they say in the national anthem. They know that by working hard for something they want badly they will always win (even if they lose). And failing is fine! It’s how you learn, and how you become better.

So when they do anything they go in, chin up, confident, ready to fight for what they want.